Voici comment a commencé mon aventure à l’Institut de cardiologie de Montréal, en 1999, comme je l’écrivais dans mon essai Privé de soins:
« C’est en 1999 que j’ai reçu un second coup de téléphone de l’Institut, alors que je n’y pensais plus, tout absorbé par mon travail. Cette fois, la proposition était différente, il ne s’agissait plus d’un mandat de consultant, mais bien de prendre en charge le développement d’un nouveau service de médecine d’urgence. Je n’avais pas prévu ça. Mais comment diable refuser cette offre que j’avais moi-même contribué à susciter ? Décision difficile qui me rappelait mon choix « médecine ou mathématiques » 17 ans plus tôt. Il n’y avait pas de mauvaise réponse, et si je disais oui, mon destin allait changer de nouveau. »
J’ai donc quitté l’urgence de Pierre-Boucher, où j’avais passé près de 10 belles années, avec une gang que j’aimais beaucoup, avec qui j’avais passé neuf belles années comme médecin d’urgence. Pour ceux que cela intéresse, il existe un excellent documentaire de l’ONF, Urgence deuxième souffle, que j’ai réécouté l’autre soir avec émotion, tourné dans cette urgence en 1999. La cinéaste Tahani Rached y a magnifiquement saisi les zones de lumière et d’ombre de la pratique infirmière à l’urgence, dans un contexte pas facile d’austérité budgétaire qu’on ne pourra regarder sans faire de liens avec la situation actuelle. Pour ceux qui souhaitent mieux comprendre la réalité des urgences, je vous le recommande.
Je me suis donc lancé en 1999 dans cette curieuse aventure de fonder un nouveau département d’urgence à partir de zéro, dans un hôpital universitaire de pointe dont la réputation traverse largement les frontières. Il faut dire que les cardiologues étaient déjà à l’oeuvre depuis toujours à l’urgence, et avaient largement tracé la voie, mais ils voulaient maintenant qu’une équipe d’urgentologues prête à prendre la relève.
J’y oeuvre donc plus 20 ans, et c’est un milieu professionnel que j’apprécie beaucoup, toujours plein de défis et foisonnant de nouveautés.
Vous pourrez en apprendre un peu sur l’Institut et l’urgence où je travaille en parcourant ces pages sur le site de l’hôpital.